Le vol de la mouche
Par Maxim, jeudi 24 mai 2007 à 22:30 :: Divers et variés :: #82 :: rss
Voilà, c'était à peu près il y a trois ans. Je baignais encore dans une relative insouciance. J'observais les fleurs fleurer, le printemps printer, les mouches moucher. Quand tout d'un coup, une mouche posée sur un quelconque plafond attire mon attention. Posée exactement à la verticale, c'est presque l'archétype de la mouche posée sur le plafond, une mouche-concept, Idée-Mouche.
Mais une question d'une haute importance se pose alors, après que la mouche se soit posée. Cette mouche prenant la pose m'interpelle. La question est simple mais la réponse non intuitive. Elle me menait en bateau, cette mouche. Car en réalité, avez-vous déjà vu une mouche se poser au plafond ? C'est tout de même relativement frappant. On jurerait que la mouche profite de la première pause pendant laquelle on ne la regarderait pas (le temps de se moucher par exemple) pour se poser.
Alors bien sûr les réponses possibles, plausibles voire intuitives jaillissent d'elles-mêmes.
- Hypothèse 1 : la Mouche ne se pose pas au plafond, cette fainéante ne fait que grimper sur un mur quelconque adjacent pour ensuite poursuivre sournoisement sur le plafond et se retrouver de fait la tête en bas.
- Hypothèse 2 : la Mouche accomplit spontanément un joli looping afin de se retrouver en Vol Inversé. Ce qui appelle à un deuxième problème, non seulement je n'ai jamais remarqué de mouche se posant au plafond, mais de surcroît il ne m'a jamais été donné de voir un looping de mouche, ni même une vague mouche volant en position inversée.
- Hypothèse 3 : la Mouche accomplit spontanément un joli tonneau en vol vers la droite ou la gauche au choix afin de se retrouver en Vol Inversé. Ce qui appelle à un troisième problème, aucun tonneau de mouche ne s'étant jamais posé à mon esprit.
- Hypothèse 4 : la Mouche se téléporte sur le plafond directement à bord de l'Enterprise-D (version mouche). Ce qui est parfaitement cohérent et qui n'appelle à aucun problème.
Alors imagine ma surprise alors que j'avais depuis longtemps considéré l'hypothèse 4 comme vraie, quand je constate vers juin 2005 dans un Science et Vie que d'ailleurs je n'ai jamais retrouvé après avoir lu l'information en question, information qui devait bouleverser la quasi-totalité de mes approches mentales du réel, la réfutation de toutes ces hypothèses.
Alors comment la mouche en question se pose-t-elle au plafond ? Je te le donne dans le mille. Elle rase le plafond en volant de façon tout à fait naturelle, comme si de rien était, comme si elle n'allait pas bientôt commettre ce qui provoquerait la perplexité de nombre de personnes, et la mienne en premier. Elle jette alors ses deux pattes de devant vers le haut, ces deux pattes qui touchent le plafond situé au-dessus de sa tête et qui adhèrent au plafond : la Mouche accomplit un mouvement de rotation complète depuis ces deux points d'attaches plafonneux et se retrouve en une fraction d'instant collée au plafond dans le sens exactement inverse que celui dans lequel elle volait à l'instant.
Alors ça, je voudrais pas dire, mais ça me les scie (les oreilles, surtout la droite). C'est tout de même fou. Je veux dire, on ne soupçonnerait pas dans les deux yeux si petits et rougeâtres d'un drosophile la présence de tant de fourberie à masquer les acrobaties aériennes qu'ils accomplissent quotidiennement - que dis-je, quotidiennement ? Trois, quatre fois, voire plus s'il le faut... Ils ne manquent aucune occasion de faire mouche.
Ce qui prouve une fois de plus 1. qu'une mouche ça papillote bien plus qu'on ne le croit 2. que le glob est toujours là pour démentir les idées reçues.
MISE A JOUR : Et voilà une petite animation faite par mes soins alors que j'aurais sans doute eu tonnes de choses plus intelligentes et enrichissantes à faire... Mouche qui bouge n'amasse pas mousse.